Les batraciens

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sentier des argiles pupitre 7

avec la présence de sept espèces de batraciens, Puy-blanc est un site remarquable pour le département du Lot

Cette richesse tient à la présence de nombreuses mares, ruisseaux, flaques, indispensables à la reproduction des batraciens, mais aussi au milieu forestier encadrant étangs et mares. Sans la forêt, un grand nombre de ces batraciens disparaîtraient et en premier lieu bonbina variegata (crapaud sonneur à ventre jaune) qui est directement lié au milieu forestier (En Auvergne, toutes les stations sont situées à l’orée d’un bois ou en forêt). De même à Puy-blanc, un adulte a été trouvé dans une ornière, à l’entrée d’un chemin forestier, et les cinq autres avec leurs têtards juste en bordure de la forêt.

Bombina variegata est ici dans le Lot dans sa limite ouest de répartition. La population relevée à Puy-blanc est relativement importante, (en Auvergne beaucoup de stations sont établies à partir de l’observation d’un seul individu).

Le crapaud sonneur à ventre jaune figure sur la liste des espèces dont la conservation nécessite la désignation de zones spéciales de conservation (Annexe 2 de la directive Européenne du 27 juillet 92).

Supprimer le bois jouxtant les étangs et les mares, reviendrait à faire disparaître bombina variegata du site et mettrait à mal la population des salamandres tachetées et des tritons marbrés, ayant une vie terrestre plus importante que leur vie aquatique. Il faut donc considérer le site de Puy-blanc sans dissocier les éléments qui le composent. Étangs, mares, flaques, ruisseau et forêt font un tout. La présence du crapaud sonneur à ventre jaune justifie l’extension de la ZNIEFF au milieu forestier.

Frédérique Durand (herpétologue)

Plaidoyer pour le crapaud…

par F. Durand (herpétologue) et J. Thébaud

La zone humide de Puy-blanc caractérisée par les étangs mais aussi par de nombreux trous d’eau ou petites mares, et le bois voisin, constitue un habitat favorable pour bon nombre de reptiles, batraciens et libellules.

Jugés répugnants en raison de leur apparence physique, et de la texture de leur peau, la plupart des batraciens que l’on découvre, souvent par surprise et la nuit de surcroît, ont peu d’attrait pour l’homme. Ne sont ils pas associés dans nos contes et légendes à quelques sortilèges où ils constituent bien souvent le plat du jour des sorcières ou deviennent l’abominable réincarnation d’un beau et jeune prince.

Des S.D.F. nocturnes, victimes de la circulation

Comme les hérissons, les batraciens sont les grandes victimes de la circulation. Des milliers périssent écrasés par les roues des automobiles lors de leurs soirées de migration printanières vers leurs lieux de ponte ancestraux. L’habitat caractéristique des batraciens est constitué d’une zone boisée où ils hibernent mais passent aussi une partie de l’été au frais et de lieux humides (flaques, mares, étangs) où ils vont se reproduire au printemps. Lorsque leurs trous d’eau de prédilection sont comblés ou deviennent régulièrement le lieu de passage d’un engin motorisé, lorsque leur itinéraire annuel de reproduction est coupé par le ruban de béton d’un axe routier, ces utiles et modestes petits animaux, grands dévoreurs de mouches, moustiques et limaces se voient contraints de chercher un autre micro territoire ou de disparaître.

La grenouille rousse : est très commune dans le secteur. Elle hiberne habituellement dans la boue au fond de l’eau. Les mâles ne coassent que le jour C’est elle qui quitte au printemps, la première, son lieu d’hivernage (en mars). Les oeufs de la grenouille rousse sont agglutinés en paquet

Le triton marbré : Ce magnifique spécimen vert, marbré de noir existe dans tout le sud ouest et en Espagne. Pendant son mode de vie terrestre, ce triton est orné d’une bande orange au milieu du dos jusqu’au bout de la queue. Comme tous les tritons, dès que la douceur printanière les sort de leur sommeil hivernal, ils se met à l’eau et s’accouple.

triton marbré

Le triton palmé : Ce petit triton qui possède une membrane natatoire entre les doigts des membres postérieurs se multiplie dans les eaux dormantes, la femelle pond ses oeufs en mars et, au bout de quatre mois, les jeunes se hissent sur la terre ferme.

Tritons

Le crapaud commun (bufo bufo) : a une peau dure et sèche couverte de nombreuses pustules, il est souvent visible près des maisons, les nuits de printemps. La femelle, qui peut atteindre 15 cm. de long, est plus grosse que le mâle.

La salamandre : est parmi les amphibiens terrestres, l’un des modèles le plus coloré, mais méfiance, sa peau lisse, noire et jaune produit une substance toxique qui protège l’animal de ses ennemis. La salamandre terrestre, animal nocturne, habite dans les bois et dépose ses larves dans l’eau en mai juin. Les larves, après trois mois environ de métamorphose, quittent leur milieu aquatique.

Salamandre tachetée commune

Le crapaud accoucheur : on le découvre souvent sous une vieille bâche ou dans le sable, avec une grappe d’oeufs sur le dos. C’est en effet le mâle, chez l’alyte accoucheur, qui se charge de protéger les oeufs et de les maintenir en permanence à l’humidité. Pour cela, après la ponte de la femelle, il enroule le collier d’oeufs autour de ses pattes et porte son fardeau pendant trois semaines environ; lorsque les oeufs sont prêts à éclore il les dépose près d’un point d’eau. En février et mars, le carillon nocturne des mâles qui appellent leur compagne est du plus bel effet sonore, il tient de la clochette et de la goutte d’eau.

Le crapaud sonneur à ventre jaune

Crapaud sonneur à ventre jaune

Inventaire des reptiles et batraciens de Puy-blanc observés le jeudi 23 mai 1996

Observations réalisées par Frédérique Durand (Responsable de l’inventaire reptiles et amphibiens du parc Livradois-Forez ; Responsable d’une étude sur le bombina variegata et triturus cristatus pour l’observatoire du patrimoine naturel d’Auvergne).

Depuis cette première observation qui mettait en évidence la présence du crapaud sonneur sur le site de Puy-Blanc, chaque année les membres de l’association ont pu réaliser les mêmes observations confirmant cette présence avec une variation des stations d’une année sur l’autre.

Nombre d’observations et individus observés

Reptiles

  • podarcis muralis/lézard des murailles : plus de 10
  • lacerta viridis/lézard vert : plus de 10
  • natriax natrix/couleuvre à collier : 3
  • coluber viridiflavus/couleuvre verte et jaune : 4

Batraciens

  • triturus helveticus/triton palmé : plus de 10
  • triturus marmoratus/triton marbré : 1 adulte et 3 larves
  • bufo bufo/crapaud commun : 3 adultes et très nombreux têtards
  • rana temporaria/grenouille rousse : 2 adultes et très nombreux têtards
  • bombina variegota/crapaud sonneur : 6 adultes et têtards
  • alyte obstreticans/crapaud accoucheur : très nombreux témoignages riverains
  • salamandra/salamandre tachetée commune : témoignages riverains

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